Paul est probablement l’apôtre le plus célèbre du Christianisme. Si on tient compte du fait que ce sont ses écrits assez nombreux qui ont forgé la doctrine chrétienne, on peut bien faire de lui le fondateur du christianisme tel qu’on le connaît aujourd’hui, puisqu’il est su que le christianisme des premiers siècles, qui n’était pas encore fortement influencé par la doctrine de Paul, était fort différent du Christianisme actuel.
Les premiers disciples de Jésus étaient des Juifs et le sont restés, même après sa mort. Il nous est rapporté que les apôtres étaient assidus au temple (Ac. 2, 46). Ces apôtres continuaient donc de pratiquer le Judaïsme, ne mangeant rien d’impur (Une des preuves de cela est la vision de Pierre au cours de laquelle il lui est suggéré de manger des reptiles, il répond : « Non, Seigneur, car, je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur » (Actes 10, 14).
Ces apôtres judaïsaient même ceux des païens qui voulaient se convertir à Dieu, si on en croit la divergence que Paul évoque entre Céphas et lui en Ga. 2, 14. Pierre même dit à Paul lorsqu’il vient à Jérusalem : « Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru et tous sont zélés pour la Loi » (Ac. 21, 20).
On voit donc qu’aucun des apôtres ayant marché avec Jésus ne cherche à anéantir la Loi, au contraire ! Seul Paul se positionne finalement en ennemi de la Loi qu’il cherche sans cesse à dénigrer et à anéantir. Il s’oppose ainsi à tout le monde et devient un véhément contradicteur, qui contredit la Torah, contredit celui qu’il appelle son maître, c’est-à-dire Jésus et, fort curieusement, ne cesse de se contredire aussi lui-même, ce qui pourrait pousser à s’interroger s’il se comprenait vraiment lui-même.
Voyez, tandis que Jésus dit qu’il n’est pas venu abolir la Loi, et que Dieu même parle de lois perpétuelles, lui, Paul dit exactement le contraire, il dit que Christ est la fin de la Loi. (Ro. 10,4). Quand D. dit à Israël de ne rien manger d’impur (De. 14, 3), Paul décrète courageusement qu’il n’y a, en réalité, rien d’impur (Ro. 14, 14) et qu’il faut manger de tout (1 Cor. 10, 25) et, jusqu’aux viandes sacrifiées aux idoles (1Cor. 8, 13), parce que, selon lui, il n’y a même pas d’idoles sur terre (1Cor. 8, 4).
Tandis que D. ordonne qu’on fasse circoncire tous les enfants mâles le 8e jour, Paul affirme éloquemment que la circoncision n’est rien (1cor. 7, 19) ; Il insiste en disant que si quelqu’un se fait circoncire, Christ ne lui servira plus de rien (Ga. 5, 2) (apparemment, le Christ de Paul n’est utile que lorsqu’on transgresse les commandements de D.) et, après ces sévères mises en garde, il finit quand même par faire circoncire son propre disciple, Timothée (peut-être pour que Christ ne lui serve plus de rien).
Et quand D. dit qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, Paul soutient qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme (1cor. 7, 1) et qu’il est bon pour celles qui sont encore vierges de ne point se marier, et après avoir fait cette remarquable recommandation, il ne manquera pas de taxer d’esprits séducteurs annonçant des doctrines de démons, d’hypocrites et de faux discoureurs marqués au fer rouge ceux qui, comme lui, prescrivent le célibat. (1Tim. 4, 1-3).
Lorsque Paul dit que chacun doit estimer les jours et les aliments suivant sa conviction (Ro. 14, 5), est-ce à dire que Dieu qui a fixé les lois alimentaires et les jours l’a fait en vain ? Et comment Paul, après avoir lu que Dieu interdit aux Israélites de manger le porc et tous les autres animaux impurs aux et même de toucher à leurs cadavres, a-t-il la présomptueuse hardiesse de dire : « Je sais et je suis persuadé par le seigneur Jésus que rien n’est impur en soi et qu’une chose n’est impure que pour celui qui la croit impure » ? (Ro. 14, 14) Méprise-t-il donc l’opinion de Dieu qui a déclaré impures certaines espèces ?
Lorsque Paul appelle la Loi de Dieu « le ministère de la mort » ou encore, « le ministère de la condamnation », (2Cor. 3, 7), quand il dit que « la Loi n’est intervenue qu’afin que l’offense abondât » (Ro. 5, 20), etc., sont-ce là des déclarations d’un homme qui craint Dieu ? Paul ne parle qu’avec un mépris effronté de la Loi de Dieu qu’il appelle tantôt « malédiction » et tantôt « Ministère de la mort » et tantôt encore « ministère de la condamnation », selon l’inspiration du jour. C’est D. pourtant qui a donné ces Lois au peuple d’Israël dans le désert.
Ce même Paul affirme : « La circoncision n’est rien et l’incirconcision n’est rien, mais, c’est l’observance des commandements de Dieu qui est tout » (1Cor. 7, 19), y a-t-il le moindre sens à ce bavardage ? Sait-il seulement que la circoncision est elle-même un commandement de Dieu ? Que penseriez-vous de quelqu’un qui vous dirait que « S’arrêter à un feu rouge n’est rien et ne pas s’y arrêter n’est rien, mais, c’est le respect du code de la route qui est tout » ? Cet homme serait-il raisonnable à vos yeux ?
Finalement, quand Paul écrit : « Christ, notre pâque a été immolé » (1Cor. 5, 7), il oublie, en réalité, d’ajouter qu’il a aussi été mangé, comme on devait manger la pâque et que, pour qu’il y ait une belle différence entre l’ancienne Pâque et la nouvelle pâques, on a aussi bu son sang, ce qu’on ne faisait jamais dans l’ancienne Pâque appartenant à l’ancienne alliance.
A vous de juger si un tel homme méritait d’influencer tant le Christianisme, et si cette influence a été bénéfique ou nuisible pour cette religion.Le conflit entre Paul et l’église de Jérusalem Selon toutes les apparences, Paul n’était pas en bon termes avec les chefs de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem dans laquelle se trouvaient Jacques, Jean, Pierre et les autres apôtres et ceci, à cause de sa doctrine jugée hérétique par les apôtres, comme on va le voir. Un conflit évident semble les opposer. En insistant dès le début de l’épître aux Galates, qu’il est « apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père » (Gal 1,1), Paul, non seulement exprime clairement son indépendance par rapport à l’autorité des Apôtres, mais aussi expose ses sentiments négatifs envers eux. Paul, en effet, dit qu’ « ils sont les plus considérés», mais « quels qu’ils aient pu être, cela ne m’importe en rien, Dieu n’ayant point d’égard à l’apparence extérieure de l’homme » (Gal 2,2-6). En Galates 2:9, il précise qu’il s’agit de « Jacques, et Céphas, et Jean, qui étaient considérés comme étant des colonnes » (Gal 2,9). Paul ne reconnait clairement pas leur autorité. Il proclame même que l’évangile qu’il prêche ne provient pas des disciples de Jésus : « Je vous déclare, frères, que l’Evangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ » (Gal 1,11).
A en croire l’épître aux Galates, Paul adresse même à l’Apôtre Pierre une réprimande dans laquelle il tente de démontrer en quoi « nul homme ne sera justifié par les œuvres de la Loi » (Gal 2,15-21). Cela n’a de sens que si Pierre, contrairement à Paul, était d’avis que l’homme est justifié par les œuvres de la loi en plus de la foi.Dans les épîtres aux Corinthiens, Paul mentionne l’existence d’individus qui prêchaient « un autre Jésus » et « un autre Evangile » (2 Cor 11,4-6). Paul les nomme sarcastiquement « Apôtres par excellence », ce qui donne à comprendre qu’il pourrait s’agir des vrais apôtres, ceux ayant marché avec Jésus. Paul les traite par la suite de « faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ » (2 Cor 11,13). Il les compare à « Satan qui se déguise en Ange de lumière » (2 Cor 11,14). Paul nous apprend même qu’ils sont des « Hébreux », des « Israélites », « de la postérité d’Abraham » et se présentent comme des « ministres du Christ » (2 Cor 11,21-25) : « Mais ce qu’ils osent je l’ose aussi. Sont-ils Hébreux? Je le suis aussi. Sont-ils de la race d’Abraham? J’en suis aussi. Sont-ils ministres de Jésus-Christ? Quand ils devraient m’accuser d’impudence, je le suis encore plus qu’eux. J’ai plus travaillé qu’eux; j’ai été plus repris de justice, plus souvent enfermé dans les cachots qu’eux. J’ai reçu trente-neuf coups de fouet cinq fois; des coups de bâton trois fois; j’ai été lapidé une fois; j’ai été un jour et une nuit au fond de la mer. »
Voilà donc ce Paul qui a été vingt-quatre heures au fond de la mer sans être noyé: c’est le tiers de l’aventure de Jonas. Mais n’est-il pas clair qu’il manifeste ici sa basse jalousie contre Pierre et les autres apôtres, et qu’il veut l’emporter sur eux non parce qu’il est plus savant qu’eux, mais pour avoir été plus repris de justice et plus fouetté qu’eux?
Paul dit qu’il a travaillé plus que tous les autres apôtres (1cor. 15, 10). Est-ce là l’humilité, est-ce là la modestie ? Ne voit-on pas là un homme aigri, animé d’orgueil, effronté et assez présomptueux, qui n’a de véritable respect ni pour la divinité, ni pour les vrais apôtres ayant marché avec Jésus et qu’il taxe de faux apôtres dans ses lettres, qui ment quelquefois pour se dédouaner (et pourquoi ne le ferait-il pas pour soutenir ses opinions ?), et qui s’efforce pour une raison inconnue, d’anéantir le Judaïsme ?
Est-ce, comme quelques historiens l’ont rapporté, pour se venger du refus que Gamliel lui a opposé d’épouser sa fille ?
Quoiqu’il en soit, il est très visible qu’il a un ressentiment contre la religion Juive. Il veut montrer qu’il est savant et se compare sans cesse aux apôtres ses aînés et enseigne d’ailleurs tout le contraire de ce qu’ils enseignent, ce qui est présomptueux de la part de quelqu’un qui s’est d’abord auto proclamé apôtre.
Et puis, est-il logique que des gens qui ont tous marché avec Jésus jusqu’à sa mort soient tous les douze, moins instruits de la volonté de leur maître qu’un treizième qui, n’ayant pas même connu Jésus, se dit envoyé par lui pour enseigner des mœurs contraires ?
Quoiqu’il en soit, ces « Apôtres par excellence » semblent bel et bien réfuter le statut d’Apôtre de Paul (1 Cor 9,2), à tel point que Paul prend à témoins Dieu et le Christ qu’il ne ment pas (2 Cor 11 ,21), pour maintenir l’estime des Corinthiens. Il menace même ces Corinthiens en déclarant que la prochaine fois qu’il viendra, il n’hésitera pas à recourir à la violence pour asseoir son autorité (2 Cor 10,2 ; 13,1-4).
Les accusations portées contre Paul devaient donc être sérieuses. Ceci montre que l’Apostolat de Paul n’était pas reconnu à Jérusalem et que son enseignement n’était pas considéré comme légitime par les judéo-chrétiens. Lorsque Paul monte finalement à Jérusalem, les apôtres le questionnent sur sa doctrine : «Or, on leur a fait croire (à ces Juifs) que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les païens à se détourner de Moïse, en leur disant de ne pas circoncire leurs enfants et de ne pas suivre les coutumes. Qu’en est-il donc ? » (Ac. 21:21)
Et là, Paul a la malhonnêteté de se taire, il n’a pas l’honnêteté d’avouer que ce que les apôtres ont entendu dire était bel et bien vrai, qu’il a écrit aux Galates que si quelqu’un se faisait circoncire, Christ ne lui servirait plus de rien (Ga. 5,2), qu’il a même annoncé que la Loi était une malédiction, qu’elle avait été remplacée à cause de son impuissance et de son inutilité (Hé. 7, 18), etc.
Mais les Anciens n’étaient certainement pas dupes. Ils vont lui demander de démontrer aux yeux de tous qu’il est pour la Loi et lui disent : « Il y a parmi nous, 4 hommes qui ont fait un vœu (Parmi les disciples des apôtres, donc parmi ces Juifs qui avaient cru en Jésus), prends-les, purifie-toi avec eux et charge-toi de la dépense pour qu’ils se rasent la tête. Alors, tous sauront qu’il n’y a rien de vrai dans tout ce qu’on leur a fait croire sur ton compte, mais que toi aussi tu te conduis en observateur de la Loi. » (Tous les autres se conduisent donc en observateurs de la Loi !).
On voit bien ici que tous les apôtres, bien que croyant que Jésus était le messie, sont restés de fervents observateurs de la Loi et ont même amené leurs disciples à le devenir. Ils exprimaient leur piété exemplaire en participant au culte du Temple de Jérusalem (Luc 24,43 ; Actes 2,46 ; 3,1 ; 5,42). Paul donc, qui tenait plus à sa vie qu’à la « vérité de son Evangile » (Ga. 2,13), ne va pas avouer aux apôtres son hostilité à la Loi et va faire ce qu’on lui a prescrit.
Il est dit : « Le lendemain, Paul prit ces hommes, se purifia avec eux et entra dans le temple. Il annonça à quel moment les jours de leur purification seraient achevés et l’offrande présentée pour chacun d’eux. » Quelle offrande ? L’offrande d’expiation, bien évidemment. En effet, le rituel du rasage de la tête par les hommes venus au terme de leur vœu de Naziréat impliquait d’offrir un sacrifice pour le péché. Voilà donc des disciples de Jésus qui continuent à offrir des offrandes au temple, après la mort de Jésus ! Or, le fondement même de l’Evangile de Paul est l’idée que Jésus était le sacrifice ultime qui a mis fin à la Torah et à l’Alliance du Sinaï.
Les Juifs, voyant Paul accompagné d’étrangers, vont croire qu’il les a fait entrer dans le temple et ils vont l’arrêter pour le mettre à mort, d’avoir profané le temple. Heureusement pour Paul, le tribun est alerté et il vient le chercher avec ses soldats, pour aller l’entendre. Lorsqu’on va ensuite le placer devant le Sanhédrin pour qu’il explique de quoi la foule l’accuse, écoutez bien ce qu’il dira : « c’est à cause de l’espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement » (Ac. 23, 6). Est-ce la vérité ? Paul n’est-il pas mis en jugement parce qu’on pense qu’il a introduit des étrangers au temple ? Fait-il bien de mentir au tribun ? Pourquoi ne dit-il pas plutôt au tribun qu’on l’accuse à tort d’avoir introduit des étrangers dans le temple alors qu’il ne l’a pas fait ?
Quoiqu’il en soit, on voit que, bien qu’Actes 21,20 mentionne l’existence de milliers de juifs appartenant à l’Eglise de Jérusalem, aucun n’est allé secourir Paul lorsque la foule s’en est prise à lui au Temple. De même, aucun des dirigeants de la communauté de Jérusalem n’est venu le lendemain devant le Sanhedrin témoigner en sa faveur. Jacques, étant à la tête des quelques milliers de fidèles et étant lui-même un personnage respecté même par les Pharisiens, était bien placé pour intervenir en la faveur de Paul. Mais ni lui ni aucun membre de sa communauté n’ont rien fait pour aider Paul, il semble donc que la communauté de Jacques était satisfaite de voir un autre fauteur de trouble saisi ainsi par les autorités. Les relations entre Paul et les fidèles de Jérusalem ne devaient donc pas être très bonnes.
Pareillement, dans la narration du complot pour éliminer Paul (Actes 23:12-22), le seul qui ait fait quelque chose pour lui fut son neveu (Actes 23:16). Il en découle que l’Eglise de Jérusalem ne se souciait guère de Paul et le laissa en proie à la foule en colère.
On voit donc que la doctrine de Paul était contestée du temps même des apôtres. Encore au IIe siècle, l’anti-paulinisme a été la norme parmi les judéo-chrétiens restés attachés à la pratique pieuse de la Torah comme en atteste Irénée : « Ceux qui sont appelés Ebionites reconnaissent que le monde a été fait par Dieu; mais leurs opinions concernant le Seigneur ne sont pas similaires à celles des Cérinthiens et des Carpocrates. Ils utilisent l’Evangile de Matthieu seulement et ils rejettent l’Apôtre Paul, en disant qu’il était un Apostat vis-à-vis de la loi. En ce qui concerne les écrits prophétiques, ils tentent de les expliquer soigneusement. Ils pratiquent la circoncision, et persévèrent dans les coutumes qui sont en conformité avec la loi, mènent un mode de vie judaïque, et révèrent Jérusalem comme la maison de Dieu. » (Adversus hæreses I,26)
Paul écrit : « Si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière » (1 Cor 15,16). Pour Paul, celui qui se révéla à lui était le Christ ressuscité devenu esprit vivifiant (1 Cor 15,45) et Fils de Dieu (Rm 1,4). Il ne s’agissait donc pas du Jésus historique qu’ont connu les Apôtres, le Christ selon la chair. Peu importe donc à Paul ce qu’a enseigné Jésus de son vivant sur la terre. Que le Jésus selon la chair ait enseigné la Torah ou qu’il se soit choisi des Apôtres qui ont transmis fidèlement ses enseignements, cela a peu d’importance aux yeux de Paul qui dit que « nous ne connaissons plus Christ selon la chair » et qui déclare ailleurs à propos des Apôtres que « quels qu’ils aient pu être, cela ne m’importe en rien, Dieu n’ayant point d’égard à l’apparence extérieure de l’homme » (Gal 2,2-6). Ce qui compte aux yeux de Paul, c’est la révélation du Christ spirituel qui a accès aux mystères célestes (2 Cor 12,1-5).
Les lettres de Paul confirment ainsi que la doctrine de l’abolition de la loi ne provient pas de Jésus et fut rejetée dès le début par les Apôtres qui, à l’instar de leur Maître, ont continué à observer les commandements de la Torah.Il transparaît de tout ce dont nous avons expliqué que la doctrine de l’abolition de la Torah ne vient ni de Jésus, ni de ses proches disciples, mais de Paul qui fut le premier à rejeter la lettre de la loi.
Dans l’Evangile, Jésus leur a simplement ordonné (à ses disciples) de faire tout ce que leurs disent les pharisiens, lesquels enseignaient la Torah »Bien que la plupart des ouvrages judéo-chrétiens ne nous soient pas parvenus, la réponse judéo-chrétienne à la prédication de Paul a été conservée en certains endroits du peu qu’il nous reste. Alors que Paul se plaint : « tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné, entre autres Phygelle et Hermogène » (2 Tim 1:15), le livre de la Révélation, un Apocalypse judéo-chrétien, en félicite les églises d’Asie Mineure, dont Ephèse était la capitale, et traite Paul de faux Apôtre : « Ecris à l’ange de l’Assemblée d’Ephèse : celui qui tient les sept étoiles en sa main droite, et qui marche au milieu des sept chandeliers d’or, dit ces choses : Je connais tes œuvres, ton travail et ta patience, et je sais que tu ne peux souffrir les méchants, et que tu as éprouvé ceux qui se disent être apôtres, et ne le sont point, et que tu les as trouvés menteurs » (Révélation 2:2).
L’on comprend mieux pourquoi Paul dit aux Corinthiens : « Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous » (1 Cor 9,2). Dans le livre de la Révélation encore appelé Apocalypse, les « saints » sont définis comme « ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus » (Rev 14,12 et 12,17). La doctrine paulinienne qui appelée « profondeur de Dieu » en 1 Cor 2, 10 est traitée de « profondeur de Satan » en Rev 2,24. Les disciples de Paul, lesquels rejetaient la Torah et la marque de la circoncision, se vantaient d’être les « vrais Juifs », « qui ne le sont pas au dehors », et dont « la circoncision, n’est pas celle qui paraît dans la chair …. mais … celle du cœur, dans l’esprit, et non dans la lettre » (Rm 2,28- 29), « c’est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui rendons notre culte par l’Esprit de Dieu, nous qui mettons notre fierté dans le Christ Jésus et qui ne plaçons pas notre confiance dans ce qui est charnel » (Phil. 3,3). Le livre de la Révélation riposte en déclarant que les Pauliniens sont en réalité « la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent » (Rev 3,9).
L’épître de Pierre à Jacques se réfère à Paul comme l’ « homme ennemi » qui s’oppose à la prédication « conforme à la Torah » : Voici ce que Pierre y dit précisément : « Car certains parmi les nations ont rejeté la prédication conforme à la Loi qui était la mienne, pour adopter un enseignement contraire à la Loi, les sornettes de l’homme ennemi. Et cela, de mon vivant : certains ont entrepris de travestir mes paroles par des interprétations artificieuses pour abolir la Loi, en prétendant que moi-même, je pensais ainsi, même si je ne le proclamais pas ouvertement. Loin de moi pareille attitude ! Car cela serait agir contre la Loi de Dieu qui a été dite à travers Moïse, et dont Notre Seigneur a attesté l’éternelle validité. Car il a dit « le ciel et la terre passeront ; mais pas un iota ni un signe de la Loi ne passera. Et cela dit-il pour que tout soit accompli. Mais ces hommes, déclarant connaître, je ne sais comment, mes pensées, entreprennent d’expliquer mes paroles qu’ils entendirent de moi plus intelligemment que moi qui les ai dites, racontant à leurs catéchumènes que ceci est ce que j’ai voulu dire, que je n’ai moi-même en effet jamais pensée. Mais si, alors que je suis encore en vie, ils osent me dénaturer ainsi, combien plus ceux qui viendront après moi! » (Pierre à Jacques chapitre 2) Ceci est clairement une réponse à Paul qui accuse Pierre de « vivre comme les Gentils, et non pas comme les Juifs » et de « contraindre les Gentils à Judaïser » (Gal 2,14)
Paul dit aux Galates qui adhérèrent à l’authentique évangile de Torah : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Evangile. Non pas qu’il y ait un autre Evangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’Evangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! » (Galates 1,6-9)
L’évangile de Paul est donc l’évangile de Paul et non celui de Jésus, ni celui des apôtres. Et le fait que ces enseignements soient tenus en estime de nos jours prouve à quel point un homme éloquent peut beaucoup sur l’esprit des hommes non avisés.
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