Question:
Shalom aux admins. Je voudrais savoir ce que le judaïsme pense du racisme ou je suppose que les admins ou au moins un parmi eux a été une fois en Israël; pensez-vous que les Israéliens sont racistes, ou est-ce que la Torah a traité dans ses pages de la différence des couleurs?
Je demande ça parce que moi personnellement, je suis prêt à me convertir au judaïsme le moment venu, mais j’aimerais bien avoir l’esprit tranquille que j’adhère à une religion qui ne classifie pas les races.
Anonyme, Bénin.
Réponse:
Le Judaïsme est en principe opposé au racisme, car la Torah interdit de maltraiter un étranger.
Quand on lit la Torah, on ne voit pas que la race y soit définie en terme de couleur de la peau, mais en terme de nation, de peuple ou de culture. Si quelqu’un est de culture Israélite, alors, il appartient à la race Israélite. Celui qui est du peuple Edomite appartient à la race des Edomites, etc., quelle que soit la couleur de sa peau.
Le peuple d’Israël ou la race d’Israël avait en son sein une diversité de couleurs de peau, si on tient compte des mariages qui ont forcément occasionné des mélanges. Par exemple, Joseph a épousé une Égyptienne, Moïse a épousé une Madianite, etc.
Le fait même que les Hébreux n’ont pas reconnu leur frère Hébreu devenu vice-roi en Égypte signifie probablement que rien dans son apparence physique ne le distinguait de façon notoire des Égyptiens. Il avait une apparence qui pouvait bien passer pour Égyptienne. D’ailleurs, Moïse aussi est pris pour un Égyptien par les filles de Jethro.
La Torah ne mentionne donc pas les couleurs, parce que ce sont les peuples avec leurs cultures et leurs mœurs qui intéressent la Torah, non la couleur de leur peau.
De ce point de vue, on ne peut distinguer donc que deux catégories: l’indigène et l’étranger.
Sur cela, la Torah dit:
« Aimez l’étranger, vous qui avez été étrangers en terre d’Égypte ». (Dt 10:19).
« Tu n’accableras pas l’étranger, tu ne l’opprimeras pas, car tu fus étranger en terre d’Égypte ». (Ex 22 : 20)
(Le commandement « Ne l’accablez point » fait référence à des agressions verbales, c’est-à-dire à un mode d’expression blessant).
« Tu n’opprimeras pas l’étranger, car vous savez ce qu’il ressent vous qui avez été étrangers en terre d’Égypte ». (Ex 23 : 9)
« Il sera pour vous comme l’un des vôtres, l’étranger qui habite avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers en terre d’Égypte. Moi YHVH, votre Dieu ». (Lv 19 : 34)
De nombreux autres versets existent, y compris dans les prophètes, qui montrent la place importante que la Torah accorde à l’étranger.
L’étranger est d’ailleurs associé à la veuve et l’orphelin et est autorisé comme eux à glaner dans les champs (comme on le voit dans le livre de Ruth) : « Lorsque vous moissonnerez vos terres, tu ne moissonneras pas jusqu’à la lisière du champ. Tu ne ramasseras pas les glanures de ta moisson, tu ne grappilleras pas dans ta vigne, tu ne ramasseras pas les fruits tombés dans ta vigne : tu les laisseras au pauvre et à l’immigré. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19, 9-10).
En conclusion, un Israélite qui respecte la Torah, qui laisse la Torah le guider (plutôt que de s’employer à guider la Torah), ne peut pas être raciste ni soutenir le racisme.
Maintenant, dans la réalité, il y a un peu de tout partout. Mais la plupart des Juifs se montrent extrêmement hospitaliers en Israël vis à vis des étrangers, surtout si ceux-ci se comportent de façon correcte.
Car, la Torah rappelle aussi que l’étranger résident doit se soumettre aux prescriptions de la Loi comme tout autre Israélite. Par exemple, il peut offrir un sacrifice mais dans le respect des règles (Lv 17, 8-9), il lui est interdit de consommer le sang de la viande (Lv 17, 10-13), il doit respecter les lois sexuelles (Lv 18) et ne pas blasphémer le nom du Seigneur (Lv 24, 16), etc.
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