Pourquoi la Torah nous ordonne de dompter les animaux ?

On retrouve, dans le récit de la création, un verset assez curieux qui ordonne à l’homme de régner sur les animaux et de les dominer (Genèse 1, 28). Cette mission est étonnante si on la comprend à un niveau simple qui signifierait que l’homme est sur terre pour dompter des tigres et charmer des serpents ou dresser des chiens, etc.

Mais nos maîtres expliquent de manière plus profonde qu’il s’agit en réalité, non pas d’aller en forêt pour charmer des serpents, etc., (ce qui n’est pas à la portée de tous, or le commandement s’adresse à tous), mais de dompter l’animalité en nous (ce qui est à la portée de tous).

Et c’est quoi l’animalité en nous? C’est tout ce qui nous fait ressembler aux animaux, la caractéristique essentielle d’un animal étant qu’il ne vit que pour combler ses besoins et ses envies, et pour se préserver.

L’animal en effet n’a pas d’idéal, il ne cherche pas à préserver son environnement, il ne se soucie pas des autres animaux, ni des questions morales. Il se soucie de lui et c’est tout. Lorsqu’un tigre a faim, il ne réfléchit pas si c’est moral de manger une antilope ou pas.

Cette tendance animale existe aussi chez l’homme. Certains hommes, quand ils ont faim, ne se soucient pas si voler est bien ou pas: ils vont voler l’argent d’autrui, escroquer leur prochain, peut-être même l’assassiner pour lui prendre son bien, etc. De même, s’ils ont une envie sexuelle, ils ne se soucieront pas de distinguer entre la femme du prochain qui leur est interdite et une femme libre qui leur est permise. C’est un comportement animal.

L’animal, en effet, ne fait que ce que lui dicte sa nature. Si sa nature c’est de manger de la viande, il mangera de la viande et utilisera n’importe quel moyen pour s’en procurer. Et celui qui est fait pour manger des herbes mangera des herbes. On n’a jamais vu un mouton aller à la chasse parce que ce n’est pas sa nature. On n’a jamais vu un tigre avoir pitié de sa proie car ce n’est pas sa nature d’avoir pitié.

On vient donc de comprendre une chose: un animal, c’est un être qui vit uniquement d’après sa nature et d’après ses instincts. Mais cette nature peut être très bonne (comme chez le dauphin, qui peut secourir quelqu’un qui se trouve en danger dans la mer), ou très mauvaise, comme chez le serpent et toutes les choses nuisibles. On sait que, de tous les animaux, le serpent est le seul animal qui fait le mal pour le plaisir de le faire. Les autres animaux tuent soit pour manger, soit pour se défendre… Mais quoiqu’il en soit, ça reste la nature pourquoi? parce que tous les serpents se comportent de la même manière de génération en génération, tous les lions aussi, etc.,

Nos maîtres expliquent que chaque homme aussi naît avec une nature. Quelqu’un peut avoir une nature joyeuse, un autre avoir une nature coléreuse, on aura quelqu’un avec une nature égoïste, et un autre aussi avec une nature bonne et altruiste, etc. Un autre aura facilement pitié, un autre pas du tout. L’un va être attiré par le sang et l’autre aura le sang en horreur.

Dans tous ces cas, que signifie dompter l’animalité en soi? C’est dompter sa nature pour la mettre exclusivement au service du bien.

Par exemple, celui qui est attiré par le sang choisira d’être chirurgien plutôt qu’assassin. Et il ne versera le sang que d’une manière bonne et utile. Si c’est pour faire du mal, il s’abstiendra de verser du sang, même s’il en a la tentation et les possibilités. C’est cela dompter l’animal en lui.

Dominer l’animalité en nous signifie donc dominer notre nature et nos instincts pour les mettre uniquement au service du bien.

Mais quelle nature faut-il dominer? La bonne ou la mauvaise? Beaucoup de personnes vont répondre: la mauvaise! Et, c’est ça le piège. S’il fallait dominer uniquement la mauvaise nature, on nous aurait dit de dominer les mauvais animaux. En réalité, ce qu’on nous demande, c’est de dominer notre nature, qu’elle soit bonne ou mauvaise. La question est, si une nature est bonne, pourquoi la dominer? N’est-ce pas bien de suivre sa bonne nature? On verra qu’il n’est pas tout le temps bon de suivre sa «  »bonne nature » », de même qu’il n’est pas tout le temps mauvais de suivre sa «  »mauvaise nature » ». Car ces deux natures sont des outils que Dieu a mis à notre disposition pour que nous puissions nous en servir de la bonne manière. Pour cela, je dois savoir à quel moment et dans quelles circonstances utiliser ma bonne nature pour que cela produise le bien, et à quel moment et dans quelles circonstances utiliser ma mauvaise nature pour que cela produise aussi le bien.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui a une nature très généreuse, quelqu’un de très bon, qui a facilement pitié et qui ne peut pas faire de mal même à une mouche. De façon standard, c’est une bonne nature. Mais, c’est une nature qui peut devenir très mauvaise et dangereuse si on ne sait pas la dominer. Donnons un exemple: mon fils de 13 ans fait ce qu’il veut, il rentre de plus en plus tard, a de mauvaises fréquentations, etc., et moi parce que j’ai une nature «  »bonne » », je ne sais que faire la bonté, avoir pitié, je ne sais pas être dur, même si je sais que l’argent que je lui donne, il va fumer avec et faire des bêtises, je continue quand-même à lui donner, il est évident qu’en restant dans ce contexte-là prisonnier de ma «  »bonne nature » », cette «  »bonne nature » » devient un crime pour cet enfant qui, dans quelques années va se retrouver en prison pour trafic de drogue, vol, etc. Dans ce cas précis, je dois étouffer ma bonne nature et l’empêcher de s’exprimer pour gâter cet enfant.Il en va de même pour celui qui a une nature dure. Il doit juste savoir comment et dans quel contexte s’en servir pour produire le bien et à quel moment il faut l’étouffer pour produire le bien également.

Les différentes natures (les animaux en nous) sont donc différents outils que Dieu met à la disposition de chacun pour le bien général, à condition que chacun ne s’en serve que pour produire le bien (en domptant ces animaux).

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On retrouve, dans le récit de la création, un verset assez curieux qui ordonne à l’homme de régner sur les animaux et de les dominer (Genèse 1, 28). Cette mission est étonnante si on la comprend à un niveau simple qui signifierait que l’homme est sur terre pour dompter des tigres et charmer des serpents ou dresser des chiens, etc.

Mais nos maîtres expliquent de manière plus profonde qu’il s’agit en réalité, non pas d’aller en forêt pour charmer des serpents, etc., (ce qui n’est pas à la portée de tous, or le commandement s’adresse à tous), mais de dompter l’animalité en nous (ce qui est à la portée de tous).

Et c’est quoi l’animalité en nous? C’est tout ce qui nous fait ressembler aux animaux, la caractéristique essentielle d’un animal étant qu’il ne vit que pour combler ses besoins et ses envies, et pour se préserver.

L’animal en effet n’a pas d’idéal, il ne cherche pas à préserver son environnement, il ne se soucie pas des autres animaux, ni des questions morales. Il se soucie de lui et c’est tout. Lorsqu’un tigre a faim, il ne réfléchit pas si c’est moral de manger une antilope ou pas.

Cette tendance animale existe aussi chez l’homme. Certains hommes, quand ils ont faim, ne se soucient pas si voler est bien ou pas: ils vont voler l’argent d’autrui, escroquer leur prochain, peut-être même l’assassiner pour lui prendre son bien, etc. De même, s’ils ont une envie sexuelle, ils ne se soucieront pas de distinguer entre la femme du prochain qui leur est interdite et une femme libre qui leur est permise. C’est un comportement animal.

L’animal, en effet, ne fait que ce que lui dicte sa nature. Si sa nature c’est de manger de la viande, il mangera de la viande et utilisera n’importe quel moyen pour s’en procurer. Et celui qui est fait pour manger des herbes mangera des herbes. On n’a jamais vu un mouton aller à la chasse parce que ce n’est pas sa nature. On n’a jamais vu un tigre avoir pitié de sa proie car ce n’est pas sa nature d’avoir pitié.

On vient donc de comprendre une chose: un animal, c’est un être qui vit uniquement d’après sa nature et d’après ses instincts. Mais cette nature peut être très bonne (comme chez le dauphin, qui peut secourir quelqu’un qui se trouve en danger dans la mer), ou très mauvaise, comme chez le serpent et toutes les choses nuisibles. On sait que, de tous les animaux, le serpent est le seul animal qui fait le mal pour le plaisir de le faire. Les autres animaux tuent soit pour manger, soit pour se défendre… Mais quoiqu’il en soit, ça reste la nature pourquoi? parce que tous les serpents se comportent de la même manière de génération en génération, tous les lions aussi, etc.,

Nos maîtres expliquent que chaque homme aussi naît avec une nature. Quelqu’un peut avoir une nature joyeuse, un autre avoir une nature coléreuse, on aura quelqu’un avec une nature égoïste, et un autre aussi avec une nature bonne et altruiste, etc. Un autre aura facilement pitié, un autre pas du tout. L’un va être attiré par le sang et l’autre aura le sang en horreur.

Dans tous ces cas, que signifie dompter l’animalité en soi? C’est dompter sa nature pour la mettre exclusivement au service du bien.

Par exemple, celui qui est attiré par le sang choisira d’être chirurgien plutôt qu’assassin. Et il ne versera le sang que d’une manière bonne et utile. Si c’est pour faire du mal, il s’abstiendra de verser du sang, même s’il en a la tentation et les possibilités. C’est cela dompter l’animal en lui.

Dominer l’animalité en nous signifie donc dominer notre nature et nos instincts pour les mettre uniquement au service du bien.

Mais quelle nature faut-il dominer? La bonne ou la mauvaise? Beaucoup de personnes vont répondre: la mauvaise! Et, c’est ça le piège. S’il fallait dominer uniquement la mauvaise nature, on nous aurait dit de dominer les mauvais animaux. En réalité, ce qu’on nous demande, c’est de dominer notre nature, qu’elle soit bonne ou mauvaise. La question est, si une nature est bonne, pourquoi la dominer? N’est-ce pas bien de suivre sa bonne nature? On verra qu’il n’est pas tout le temps bon de suivre sa «  »bonne nature » », de même qu’il n’est pas tout le temps mauvais de suivre sa «  »mauvaise nature » ». Car ces deux natures sont des outils que Dieu a mis à notre disposition pour que nous puissions nous en servir de la bonne manière. Pour cela, je dois savoir à quel moment et dans quelles circonstances utiliser ma bonne nature pour que cela produise le bien, et à quel moment et dans quelles circonstances utiliser ma mauvaise nature pour que cela produise aussi le bien.

Prenons l’exemple de quelqu’un qui a une nature très généreuse, quelqu’un de très bon, qui a facilement pitié et qui ne peut pas faire de mal même à une mouche. De façon standard, c’est une bonne nature. Mais, c’est une nature qui peut devenir très mauvaise et dangereuse si on ne sait pas la dominer. Donnons un exemple: mon fils de 13 ans fait ce qu’il veut, il rentre de plus en plus tard, a de mauvaises fréquentations, etc., et moi parce que j’ai une nature «  »bonne » », je ne sais que faire la bonté, avoir pitié, je ne sais pas être dur, même si je sais que l’argent que je lui donne, il va fumer avec et faire des bêtises, je continue quand-même à lui donner, il est évident qu’en restant dans ce contexte-là prisonnier de ma «  »bonne nature » », cette «  »bonne nature » » devient un crime pour cet enfant qui, dans quelques années va se retrouver en prison pour trafic de drogue, vol, etc. Dans ce cas précis, je dois étouffer ma bonne nature et l’empêcher de s’exprimer pour gâter cet enfant.Il en va de même pour celui qui a une nature dure. Il doit juste savoir comment et dans quel contexte s’en servir pour produire le bien et à quel moment il faut l’étouffer pour produire le bien également.

Les différentes natures (les animaux en nous) sont donc différents outils que Dieu met à la disposition de chacun pour le bien général, à condition que chacun ne s’en serve que pour produire le bien (en domptant ces animaux).


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