Question :
Bonjour Rabbin. Quelles sont les causes majeures susceptibles à causer les souffrances dans un couple et aussi quelles sont les raisons pouvant apporter la joie ?
Papy Lukeka, RDC
Réponse :
Les causes de souffrances sont nombreuses. Mais, la première cause, que la Torah elle-même semble prévenir, est l’ingérence des parents ou des membres de la famille.
C’est pour prévenir cette ingérence des parents que la Torah recommande à l’homme qui vient de se marier de s’éloigner de ses parents, comme il est dit: « L’homme (Ish) quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme (Isha) et les deux deviendront une seule chair ». (Gen. 2, 24).
En d’autres termes, il est préférable pour un homme qui s’est marié de s’éloigner géographiquement de ses parents afin que son union s’affermisse et ne soit pas troublée par ces derniers. Car, il est très fréquent que la proximité avec les parents soit nuisible pour l’harmonie du nouveau couple.
Il ne s’agit, bien-sûr pas d’abandonner ses parents, de cesser de s’occuper d’eux, mais simplement de créér une distance suffisante pour protéger son couple, surtout à ses débuts.
Un autre verset précise d’ailleurs cette notion : « L’homme (Ish), sa mère et son père, il craindra » (Lev. 19, 3).
Nos maîtres font remarquer que ce verset a un lien avec le premier que nous avons déjà évoqué, car comme dans celui-là, on y retrouve les notions du père et de la mère, associées à l’homme. Le mot Hébreu (Ish) utilisé pour « homme » dans ces versets fait, bien-sûr, allusion à l’homme marié. Ce qui fait dire à nos maîtres que l’homme qui s’est marié doit craindre ses parents qui peuvent, très souvent, constituer (inconsciemment ou non) un danger pour son couple. Et dans cette crainte, la mère est citée avant le père parce qu’elle est plus à craindre pour l’harmonie du nouveau couple que le père.
Les parents doivent donc éviter toute intrusion et tout interventionnisme dans la vie de couple de leurs enfants, car dans ce domaine, chacun doit vivre ses propres expériences.
Le mariage étant sacré, il doit être protégé contre les influences négatives, même si elle viennent de ses propres parents.
Hormis cela, le mariage peut aussi être pénible parce que les conjoints ne sont pas compatibles. C’est pour cela qu’un homme doit prier Dieu de lui accorder une bonne femme, et vis versa.
Le Zohar explique:
« C’est le Saint, béni soit-Il, qui donne la femme à l’homme. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Mais c’est proprement le Seigneur qui donne à l’homme une femme sage. » (Pr. 19, 14). Mais ce n’est que la femme sage qui vient à l’homme du Saint, béni soit-il, alors que la femme mauvaise, qui est donnée à l’homme lorsqu’il quitte la voie de Dieu, ne vient pas du Saint, béni soit-il, mais du côté impur, ainsi qu’il est écrit : « Et j’ai reconnu que la femme est plus amère que la mort. » (Ecc. 7, 26). Ces paroles s’appliquent à la femme mauvaise qui ne vient pas à l’homme du Saint, béni soit-il, mais que l’homme s’attire lui-même par ses mauvaises actions ».
Il arrive donc, lorsque l’homme dévie de la bonne voie, qu’il rencontre une mauvaise femme qui le fera souffrir.
Le mariage peut également être pénible du fait que les conjoints ne font pas d’efforts pour cultiver la paix, l’entente et l’harmonie, pour éviter la colère, les disputes et les querelles dans le couple.
A l’inverse, pour avoir un foyer heureux, dans lequel règne la joie,
Celui qui veut se marier doit prier Dieu de lui envoyer un bon conjoint. De plus, dans sa recherche du conjoint, il doit baser sa recherche sur des critères objectifs. Les qualités du cœur et de l’âme doivent être prioritaires dans le choix du conjoint (générosité, bonne volonté, pudeur, respect, crainte du Ciel, etc.).
Car, le bonheur du ménage existe dans toutes les conditions sociales, tant que l’affection est mutuelle. Mais celui qui se marie uniquement pour la beauté, la condition sociale ou l’argent, sans tenir compte des valeurs morales ou spirituelles, ne verra jamais le bonheur dans son ménage.
Une fois mariés, Ils prieront pour que la Chekhina (présence Divine) réside entre eux, comme il est dit dans le Talmud (Traité Sota 17a): « Si l’homme et la femme le méritent, la Chekhina réside entre eux ».
Chacun devra aussi s’efforcer de contenter l’autre. Les époux se doivent une estime mutuelle. Le mari doit accorder à sa femme une nourriture en rapport avec ses moyens. L’homme doit se vêtir avec décence, la femme doit y joindre l’élégance et le goût ; aussi, le mari devra lui procurer les vêtements et les parures dont elle a besoin pour paraître toujours belle et éclatante aux yeux de son mari.
Enfin, le nouveau couple devra prier souvent et étudier la Torah ensemble, ceci permettra au couple de construire une famille bénie et heureuse, avec l’aide du Créateur de l’univers, comme il est dit : « Partout où Mon nom sera mentionné, Je viendrai vers toi et Je te bénirai » (Exode 20, 21).
Rav Israël Amir Etele
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